22 avril 2007

Asseyez-vous et réfléchissez...

Pas souvent dignifiée mais toujours nécessaire, ce moment en laisse
plusieurs indifférents, gêne les japonaises, amuse les enfants mais
surtout, il stimule la réflexion de quelques âmes bouillantes. Une
visite des sièges disponibles dans n'importe quelle institution
québécoise permet de constater que la prose qui émerge de cette
position seyante mène la majorité des Nelligan en devenir à se
rebeller contre les mesures politiques en place. Combien de fois en
effet retrouve-t-on les mots "Anarchie", "Révolution, ou le plus
direct "Mort à Charest" sur les feuilles gyprockées servant de médium
passager aux artistes québécois du cubicule. Est-ce là le reflet
d'une société qui n'ose pas s'exprimer ouvertement en dehors de
l'anonymat rassurant offert par l'American Standard?

Force est de constater que la culture locale a sa part d'influence
quant au message généralement véhiculé par ces moments allégeants.
Car si notre passé colonial semble pouvoir expliquer la révolte
muette des écrivains québécois "de la bol", la situation particulière
de la Suisse, riche, calme, respectée, admirée et même parfois
idéalisée, la capacité de ses habitants, donc, à savourer pleinement
les petits plaisirs de la vie est même reprise par les poètes locaux
des WC. C'est ainsi que l'Espoir, l'optimisme et les encouragements
aux futurs compatriotes, ou compères des chiottes, sont si bien
résumés par le slogan mural découvert dans un local excrétoire
universitaire lausannois:

" A good shit is better than bad sex! "



Aucun commentaire: